Le Festival de la Chaise-Dieu reste un événement incontournable pour de nombreux en Haute-Loire. L’abbatiale reste l’écrin de cette manifestation culturelle, même si l’on propose depuis une dizaine d’années, des concerts décentralisés. Tous n’ont semble t-il pas le même attrait. Configuration du site, choix de la programmation, clientèle ciblée…plusieurs éléments sont à prendre en compte. Nous avons mené l’enquête, en nous intéressant au cas du Puy-en-Velay…
« Le jeu en vaut-il la chandelle ? », c’est la question que l’on peut se poser lorsque l’on regarde de près les retombées que peut avoir le Festival de la Chaise-Dieu à travers les concerts proposés depuis quelques années au Puy-en-Velay « Nous avons eu en une décennie une fréquentation en constante progression, puis elle s’est stabilisée, avec des variations suivant les programmes », nous a confié Jean-Michel Mathé, le président du Festival « Nous avions essayé en 2002 de programmer tous les concerts du Puy après ceux de la Chaise-Dieu, mais la meilleure formule reste la simultanéité avec ceux de l’abbatiale. La fréquentation reste cependant un peu plus fragile au Puy que dans d’autres lieux décentralisés, comme à Brioude ou Saint-Paulien, qui ont chacun d’eux un lieu identitaire ». Difficile, à priori, de savoir qui se rend aux concerts organisés au Puy-en-Velay, il y a certes, un public local qui profite de l’effet de proximité, et peut-être des tarifs attractifs, nous a expliqué Jean-Paul Grimaud, directeur de l’Office de tourisme de la Communauté d’agglomération, tout en précisant que les élèves de l’Ecole de musique constituaient un bon relais pour faire venir du monde.
Décentraliser le Festival de la Chaise-Dieu au Puy-en-Velay coûte cher aux organisateurs et aux collectivités : 150 000 euros pour 7 concerts. La Communauté d’agglomération verse une aide de 76 000 euros, sans compter soutien logistique de la Ville du Puy. Il faut y ajouter les aides de l’Etat, du Conseil régional et général, et celles des mécènes du Festival. Pour bon nombre de commerçants interrogés à la Chaise-Dieu, le Festival permet de prolonger la saison touristique, et le fait d’exporter certains concerts en dehors de l’abbatiale n’a, semble t-il, pas d’incidences, même si l’on reconnaît la Chaise-Dieu reste quoiqu’il en soit le fief du Festival « C’est la cerise sur le gâteau, nous avons une clientèle qui vient de la région Rhône-Alpes, du Gard, ou bien du Puy-de-Dôme. Ca nous permet de terminer le mois d’août en beauté…Les concerts décentralisés n’ont pas d’incidence pour nous, mais il ne faut pas oublier que c’est Georges Cziffra qui nous a amené le Festival », nous a-t-on déclaré à la Crêperie de la Tour Carrée, au restaurant Au Four à bois, et la pâtisserie Au Moine gourmand. Et cela peut se comprendre, étant donné que le Festival reste le point fort des événements culturels organisés sur la commune de la Chaise-Dieu. Ce n’est pas le même contexte au Puy-en-Velay où l’on a du mal à quantifier les retombées économiques liés aux concerts proposés à l’Atelier des Arts, au kiosque du jardin Henri-Vinay, à l’église du collège, où au théâtre municipal. Que reste t-il en dehors des billets achetés par les festivaliers, des quelques nuitées et repas des artistes invités au Puy « Il est hasardeux de donner un chiffre », avoue Jean-Michel Mathé, tout en précisant que les concerts proposés au Puy étaient le symbole d’une ouverture dans des lieux différents et variés, et qu’ils permettaient d’offrir un répertoire complémentaire, avec des tarifs plus attractifs.
Reste à savoir si le Festival aura les moyens de maintenir à l’avenir les concerts décentralisés, par exemple, au Puy-en-Velay. Les collectivités ont de plus en plus de mal à boucler leur propre budget, et restreignent celui accordées aux associations culturelles. A lui seul, le Conseil général a débloqué tout de même plus de 157 000 euros pour la 46è édition du Festival de la Chaise-Dieu !