Il y avait beaucoup de monde à la cérémonie des voeux organisée vendredi soir à l'Hôtel du Département. Le président Gérard Roche a eu l'occasion de dresser le bilan de l'année 2012, avant d'évoquer les perspectives peu optimistes de l'année 2013. Il a invité les élus à rester battants et optimistes, avant de leur remettre un jeune chêne, de la même espèce que celui qui a pris racine au château de Chavaniac-Lafayette il y a 300 ans...
Avec une pointe d'humour Gérard Roche, le président du Conseil général a entamé son discours de voeux en déclarant que 2012 n'aura pas été, comme certains l'attendait, la fin du monde, et qu'il était heureux de s'adresser aux survivants ! Il a expliqué que le Conseil général s'en était plutôt bien sorti sur le plan financier " 2012 a été une année de répit budgétaire pour le Conseil général, après une dotation spéciale de 2,4 millions d'euros obtenue en 2011 du gouvernement Fillon, et grâce à la péréquation des droits de mutation à hauteur de 5,4 millions d'euros. Nous avons pu maintenir un bon niveau d'investissement, et à titre d'exemple je me réjouis de voir terminer le grand chantier de la déviation de Brives/Saint-Germain ". Pour affronter l'année qui vient de débuter, il a invité les conseillers généraux à être déterminés et optimistes, même si celle ci sera synonyme de grands bouleversements pour la collectivité départementale. En effet, des inquiétudes planent sur l'avenir des finances locales, en raison, notamment de la non-compensation des prestations sociales " La loi nous en a confié le versement sans que cette dépense ne s'appuie suffisamment sur la solidarité nationale, comme le prévoit pourtant la Constitution ". Gérard Roche a regretté une nouvelle fois que le grand projet de loi en préparation sur la dépendance soit reporté en 2014. Il estime d'autre part, que le compte n'y est pas à l'issue du vote de la Loi de Finances pour 2013, avec un manque à gagner de 2,4 millions d'euros " C'est bien lorsque l'on sait qu'en Seine-Saint-Denis, département du tout puissant président de l'Assemblée Nationale, Claude Bartolone, 15,5 millions d'euros ont été généreusement attribués ". Il a également soulevé des inquiétudes sur le projet de loi qui touche les futurs modes d'élection. Pour l'élection de l'assemblée départementale il faudra élire 18 hommes et 18 femmes , soit 36 conseillers départementaux, pour 18 circonscriptions électorales dont la population devra impérativement être en moyenne de 12 400 habitants " Celà va aboutir à une sous représentation des territoires ruraux, puisque 70% du territoire de la Haute-Loire sera représenté par seulement 20 à 30% des élus départementaux ". A celà s'ajoute les inquiétudes sur la place de la collectivité dans le futur Acte 3 de la décentralisation. Elles concernent, entre autres, les compétences qui pourront être conservées par le Département, et les moyens budgétaires dont il bénéficiera. Pas sûr qu'il pourra assurer le soutien qu'il apporte aujourd'hui à l'activité économique, au développement touristique et culturel. Pour conclure son discours, Gérard Roche a déclaré que la défense des territoires ruraux était l'un des plus beaux combats, et qu'il fallait dépasser les clivages politiques. Il a invité les élus à être solides, résistants et vivaces, comme le vieux chêne planté il y a plus de 300 ans dans le parc du château de Chavaniac-Lafayette par le grand-père du Marquis de Lafayette " Ce chêne a traversé les siècles, enduré des révolutions et les guerres, tout en restant toujours majestueux ". Et pour joindre l'acte à la parole, il a offert symboliquement un jeune chêne de la même espèce à chaque maire présent à la cérémonie des voeux.