Haute-Loire Infos : Comment êtes-vous devenu sapeur-pompier, quel a été le déclic ?
Haute-Loire Infos : Les sapeurs-pompiers c’est une histoire d’hommes et de femmes, quelle est celle qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?
Gabriel Weigel : Certes, les sapeurs-pompiers, c'est une histoire d'hommes et de femmes mais c'est avant tout le corps des sapeurs-pompiers. Ce terme de corps est très significatif de la cohésion entre nous et de la solidarité dans ce qu'on pouvait aussi appeler, la famille des sapeurs-pompiers. Je précise que cette solidarité entre nous dépasse largement les frontières de notre département.
Gabriel Weigel : La profession a beaucoup évolué pendant ces 24 années que j'ai passé en Haute-Loire. Sur le plan de l'organisation, nous sommes passés d'un système communal à une organisation départementale. Auparavant, les sapeurs-pompiers traitaient leur feu et il s'agissait quasiment d'un affront si l'on devait recourir à des centres voisins.
Pour les personnels également, la formation, certainement trop poussée et trop contraignante aujourd'hui devient un véritable enjeu car cette formation est aussi nécessaire. Si on associe sous le vocable "profession", les sapeurs-pompiers volontaires, nous sommes confrontés à leur disponibilité. Il s'agit très certainement du problème qui devra être réglé pour les années futures.
J'espère aussi que l'Europe ne viendra pas mettre des contraintes totalement irréalistes. Pour les sapeurs-pompiers volontaires, vouloir imposer un repos de 12 heures après la fin de leur activité professionnelle avant de pouvoir être disponible pour intervenir est une véritable aberration. Ce serait la mort du volontariat. Le remplacer par quoi ou par qui ?
Pour les sapeurs-pompiers professionnels, ils assurent environ 2400 heures/an. La volonté de supprimer ce régime de travail pour les ramener à 1600 heures est une ineptie. Pour la même qualité de service, en Haute-Loire, il faudrait alors recruter environ 40 sapeurs-pompiers. C'est impossible financièrement.
Gabriel Weigel : Pour devenir sapeur-pompier que ce soit volontaire ou professionnel, il faut avant tout aimer ce métier et avoir une certaine vocation. Il ne faut pas signer un engagement pour se faire plaisir. Il faut savoir qu'il y aura des contraintes mais aussi beaucoup de satisfactions.
Gabriel Weigel : Parler de moi, c'est quelque chose que je n'aime pas trop mais vous m'avez posé la question, donc je vais vous y répondre. Certainement quelqu'un de relativement réservé, notamment lorsque l'on ne me fréquente pas tous les jours. Quelqu'un qui aime aussi la rigueur et ma formation d'ingénieur m'a conduit à des raisonnements très cartésiens. J'ai l'horreur des gens qui sont systématiquement en retard. Sur un plan plus personnel après la rigueur et le travail, j'apprécie l'amitié et la convivialité.
Haute-Loire Infos : Vous partez à la retraite, comment allez vous occuper vos temps libres ?
Gabriel Weigel : Je ne suis pas seulement un homme de bureau, je suis aussi un homme de terrain et j'aime assez bricoler. Des chantiers m'attendent. Même si j' habite dans un lotissement, j'ai voulu un coin pour jardiner et je suis assez heureux de voir pousser mes légumes et les déguster (sans engrais ni traitement). J'aime aussi la marche et faire du vélo. Je vais me perfectionner dans la cueillette des champignons. J'ai aussi la chance d'être grand-père et je pourrai consacrer davantage de temps à mon petit fils. Je compte aussi de nombreux amis et je partagerai certainement de bons moments avec eux.
Gabriel Weigel : J'ai beaucoup réfléchi avant de vous donner le nom de celle-ci mais finalement mon choix s'est porté sur M. Claude Onesta, entraîneur de l'équipe de France de handball depuis 2001. J'apprécie chez lui sa personnalité. Il sait parfaitement gérer une équipe et obtenir de très bons résultats. Je rappelle qu'il a à son palmarès trois titres mondiaux (2001-2009-2011) et deux titres européens (2006 et 2010). De plus, il dégage une très grande sérénité. C'est un meneur d'hommes.
Gabriel Weigel : J'ai toujours considéré le travail comme la priorité. Il nous apporte beaucoup de satisfactions. Je pense aussi qu'il y a un temps pour tout et qu'après le travail, il faut profiter de la vie avec la famille et les amis. Si j'avais une devise je dirai : " Si l'on a la santé et du travail, la vie est belle et vivons la pleinement ".