09 janvier
Les projets d'éoliennes autour du Puy font débat...
Bien conscients qu’il faut trouver de nouvelles ressources en électricité, de nombreuses initiatives sont prises par les collectivités locales pour favoriser de nouveaux modes de consommation. D’après le Grenelle de l’environnement, 25% de notre électricité devrait être produite grâce aux énergies renouvelables d’ici à 2020. Parmi ces énergies, l’éolien devrait représenter 23% de la production, soit 25.000 mégawatts. En Haute-Loire l’énergie éolienne et l’énergie solaire ont déjà séduits plusieurs communes, mais pour certains, ce n’est pas sans conséquences pour l’environnement paysager…
Pour répondre aux différentes problématiques qui surgissent sur les projets éoliens proposés à ses communes, la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay a réalisé une étude approfondie et a établi un Schéma Territorial de Développement Eolien (STDE). Le périmètre de l'étude est la partie du territoire de la Communauté d'Agglomération du Puy-en-Velay constituée des communes de Bains, Chaspuzac, Saint-Jean-de-Nay, Saint-Privat-d'Allier, Solignac-sur-Loire, Vazeille-Limandre, Vergezac et Le Vernet. Il faut dire que les éoliennes sont de plus en plus présentes dans le paysage altiligérien, et qu’elles ne manquent pas d’intérêt, notamment sur le plan financier…
Des projets qui ne font pas l’unanimité…
Pour Michel Décolin, vice-président de la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay, pas question de valider le rapport effectué à la suite de l’étude réalisée « Le conseil municipal a décidé de ne pas donner suite, car les zones d’implantation sur notre territoire sont vraiment à la vue de tous, ça porterait atteinte a paysage et à l’environnement. Chaque commune prend sa décision, mais il faut tout de même être prudent pour préserver nos paysages. C’est sûr qu’il ya le côté financier qui est important pour les petites communes, mais d’un autre côté il faut qu’il y ait une réflexion sérieuse par rapport à l’aspect environnemental ».
Les opposants aux éoliennes quand à eux n’en démordent pas, ils ne veulent pas entendre parler d’éoliennes, c’est le cas de Jean Pestre, président de l'association
Oustaou vellavi « Les décisions relèvent du seul bénéfice que les communes périphériques peuvent en retirer. L'argent est la carotte qui vient polluer nos sols. Il n'est pas normal de venir implanter des machines loin des lieux de grande consommation. Hier encore, un technicien EDF me disait que la facture de renforcement des lignes à partir des postes source est un gouffre...que paiera le consommateur. Mais nos pays "pauvres" et semi-déserts peuvent être sacrifiés. Les maires sont si fortement sollicités par les marchands qu'ils sont excusables en pensant enrichir leurs communes ». Il estime que le paysage est inesthétique avec l’apparition des éoliennes de 85 m de haut, et parle de l'industrialisation de zones de campagne réputées reposantes « A Ally, certains jours des habitants situés à plus de 3 km sont réveillés brutalement. Je rappelle qu'il y a un siècle, les ouvriers du télégraphe correspondaient à plus d'un km au moyen du sol en frappant sur les poteaux bois qu'ils installaient, au moyen du morse (il n'y avait pas de portable!). La DDAS saisie du problème a fait des mesures de bruits aériens. Ce n'est qu'un aspect de l'affaire », explique t-il.
Des éoliennes qui constituent une véritable manne financière…
On ne dénombre pas moins de 26 éoliennes sur le plateau de la commune d’Ally. Elles produisent depuis 2005 39 MW d’électricité, ce qui équivaut à la consommation courante d’une agglomération de 50 000 habitants. C’est l’entreprise canadienne Boralex, du groupe Cascades, qui a construit l’installation et qui assure le fonctionnement, et qui reverse à la mairie quelque 194 000 euros au titre de la taxe professionnelle.
Le parc solaire de Couteuges dispose de 41 700 panneaux solaires installés sur un site de 22 hectares, il pourra produire une puissance totale de 10 Mégawatt. Sa production annuelle devrait alimenter près de 4 000 foyers, l'équivalent d'une petite dizaine de milliers d'habitants. Il sera opérationnel d’ici la fin de cette année, et sera exploité par l'entreprise « Solaire direct ». Il est hébergé par la Communauté de communes du Pays de Paulhaguet, et cela devrait lui permettre de récolter 100 000 euros chaque année. Le président Christian Poulet nous a expliqué que le parc répondait à une vraie volonté de le mettre en place au sein de la collectivité « C’est un projet assez innovant parce qu’on a voulu en fait faire en sorte que la partie non occupée des panneaux soit utilisée par une agriculture qui élève des moutons Noir du Velay en bio. La partie communautaire va servir d’expérimentation pour mettre en place un jardin bio exploité par l’association Le jardin des Estreys. On arrive ainsi à rentabiliser les terrains qui restent libres ».
A Saint-Jean Lachalm on s’est intéressé aux énergies renouvelables au début des années 2000, et où l’on a construit un parc éolien développé par le groupe Valcéo, et où l’on compte 9 machines depuis 2008 « Il y a la question liée aux énergies renouvelables, et il y a l’aspect financier, ça représente un tiers du budget de la commune. 100 000 euros nous sont reversés par la Communauté de communes, ou qui proviennent de la location de terrains communaux », nous a expliqué le maire Paul Braud. La Communauté de communes de Cayres-Pradelles aimerait bien qu’il y en ait d’autres dans le cadre la future zone de développement éolien qui compte trois secteurs d’implantation : Landos, Saint-Haon et Saint-Jean-Lachalm, mais il faudra bien sûr tenir compte des différentes contraintes liées à un tel projet. A Saint-Jean Lachalm par exemple, 3 à 6 nouvelles éoliennes pourraient faire leur apparition.