Haute-Loire Infos : Comment vivez-vous ces derniers jours à la présidence de la Chambre d’Agriculture ? Il n’y a-t-il pas un brin de nostalgie ?
Gilbert Bros : Mes derniers jours de présidence de la Chambre d’Agriculture, je les vis sereinement car il y a longtemps que j’avais décidé d’arrêter. Il y aura sans doute un brin de nostalgie vis-à-vis des amis de l’équipe dirigeante ainsi que vis-à-vis des collaborateurs mais cela me parait normal et incontournable.
Haute-Loire Infos : Comment avez-vous évolué l’agriculture de Haute-Loire depuis 1997 ? Quels ont été les points positifs et négatifs ?
Gilbert Bros : Depuis 15 ans l’agriculture de Haute-Loire a beaucoup évolué, s’est beaucoup modernisée en matière de bâtiments d’élevage notamment. Elle s’est aussi beaucoup diversifiée. Le point le plus positif est le dynamisme apporté par les jeunes qui se sont installés nombreux, malgré les difficultés dues au contingentement des productions. Quant au point le plus négatif, c’est la multiplication des contraintes souvent injustifiées, des règlements, des contrôles plus que tatillons. C’est là le handicap majeur par rapport à l’avenir.
Haute-Loire Infos : Et le problème du statut des femmes agricultrices dans tout ça ?
Gilbert Bros : Le statut des femmes en agriculture a connu des évolutions importantes d’abord avec l’arrivée du statut de conjoint collaborateur, avec la mise en place des EARL et récemment la possibilité de faire un GAEC entre époux. Tout ceci a permis l’installation de nombreuses agricultrices. Les problèmes juridiques ont été réglés. Reste le problème économique c’est-à-dire l’égalité entre conjoints pour les aides que ce soit les aides PAC ou celles liées à la compensation des handicaps naturels (ICHN). Il est important que cela se règle rapidement.
Haute-Loire Infos : Les agriculteurs ont de plus en plus de mal aujourd’hui à vivre de leurs productions, quel remède il y a t-il à cela ?
Gilbert Bros : On ne peut pas dire que les agriculteurs vivent de plus en plus mal de leur production. Les prix sont orientés à la hausse. Malheureusement en élevage, les charges explosent. Il faut donc obtenir dans la réforme de la PAC un rééquilibrage des aides en faveur de l’élevage pour compléter celui que nous avons obtenu en 2008 à l’occasion du bilan de santé de la PAC. Il faut aussi obtenir de vraiment rééquilibrer les rapports de force entre les acteurs de la chaine alimentaire ou la grande distribution fait seule sa loi aujourd’hui pour que les prix à la production progressent encore.
Haute-Loire Infos : Quel sera, selon vous, le visage de l’agriculture de demain en Haute-Loire, et quel avenir ont les jeunes qui souhaitent s’installer ?
Gilbert Bros : Le visage demain de notre agriculture sera celui d’une agriculture dynamique avec des exploitations bien gérées techniquement et économiquement. La Chambre d’Agriculture et les autres organisations professionnelles proposent tous les services pour aider les agriculteurs à atteindre cet objectif. Et je suis sûr qu’il y aura de plus en plus de place pour installer des jeunes dans de très bonnes conditions car l’alimentation sera plus que jamais le grand enjeu de l’avenir du monde.
