Imprimer cette pageEnvoyer à un ami WIKIOFACEBOOKTECHNORATTIDELICIOUS


06 octobre

J-P Lenhof : " Un petit grain de sable supplémentaire peut mettre le feu"...


Le chômage n'est pas une fatalité pour le Medef, et il est tout a fait possible d'enclencher une nouvelle dynamique pour créer des emplois. C'est là toute l'ambition du projet national " 1 million d'emplois, c'est possible ! " présenté par Jean-Pierre Lenhof, le président du Medef 43, vendredi à l'Hôtel Interconsulaire, au Puy-en-Velay. Lors d'un entretien qu'il nous a accordé, il nous a expliqué que ce projet était destiné à débloquer certains verrous à l'embauche. Il offre aux entreprises beaucoup plus de marges de manoeuvre.  En attendant, il n'a pas caché son inquiétude sur la situation actuelle...

Haute-Loire Infos : Quel le moral des chefs d'entreprises aujourd'hui en Haute-Loire ?

Jean-Pierre Lenhof : Le moral des chefs d'entreprises depuis deux ou trois ans n'est de très haut niveau, car on manque de lisibilité depuis le début de la crise. Certains hésitent à investir, car l'avenir n'est pas serein, et on est dans le brouillard complet. Pour embaucher une entreprise doit avoir du travail et des clients en face. Il faut une demande, et celle-ci n'est pas là aujourd'hui malheureusement. Pour un chef d'entreprise, licencier est un échec, et au contraire, embaucher est une réussite. Tous les chefs d'entreprises préfèreraient aujourd'hui qu'elles soient florissantes.

Haute-Loire Infos : Comment expliquez-vous, que paradoxalement, bon nombre d'offres d'emplois ne sont pas pourvues ?

Jean-Pierre Lenhof : Oui, et notamment dans la plasturgie. Il y a beaucoup de chefs d'entreprises qui cherchent du personnel, et qui malheureusement n'arrivent pas à trouver au niveau qualitatif des personnes à leurs demndes.

Haute-Loire Infos : Ce projet " 1 million d'emplois, c'est possible ", c'est le médicament miracle ?

Jean-Pierre Lenhof : Non, si on avait la solution il y a longtemps qu'on l'aurait appliquée ! Le Medef a constaté que le gouvernement aujourd'hui attendait que la croissance revienne parce qu'elle doit revenir un jour, attendait que le chômage baisse parce qu'il doit baisser un jour, et se posait beaucoup de questions, et n'avait pas l'impression d'être très actif. On s'est dit, ce coup çi, on ne peut plus attendre, on est face au mur, et on doit prendre des mesures. Quand on dit " 1 million d'emplois, c'est possible ! ", on ne promet pas un million d'emplois, mais on explique pourquoi c'est possible, et on décline les mesures à prendre. En réalité on parle d'un million d'emplois, mais ça peut être de 650 000 à 1,5 millions d'emplois, en fonction des mesures qu'il faudrait prendre très rapidement. La première des mesures consiste à donner des marges de manoeuvre aux entreprises. Avec celles-ci elles pourront investir, l'investissement c'est l'emploi de demain. Actuellement le gens n'investissent plus parce que l'avenir est bouché, et c'est un peu le problème actuel.

Haute-Loire Infos : Que pensez-vous de la main tendue par Manuel Vals ? C'est plus un effet d'annonce pour vous ?

Jean-Pierre Lenhof : Le politique parle un langage politique en fonction . Là il était avec les entreprises, il a dit vive les entreprises. Il aurait été avec les espagnols, il aurait dit vive les espagnols. Nous on a pas d'adversaire, on propose des solutions, et nous on défend l'entreprise, et dans l'entreprise il y a le patronat, mais il y a surtout les salariés, et nous on voudrait défendre l'ensemble de l'entreprise.

Haute-Loire Infos : Si on reste dans la position actuelle, que risque t-il de se passer ici en Haute-Loire et ailleurs en France ?

Jean-Pierre Lenhof : Je pense que ça devient sérieux, et il faudrait un petit grain de sable supplémentaire pour mettre le feu au pays, :parce que je pense que la situation est grave. On avait des marge de manoeuvres qu'on a plus, des leviers qu'on a plus, et si on n prend pas les bonnes décisions, je pense qu'il n'y aura pas que les chômeurs qui seront touchés malheureusement, et les non décisions d'aujourd'hui, à mon avis, pénalisent plus les salariés que les chefs d'entreprises.

Retour