A l’occasion du lancement du 26è concours « Un des meilleurs ouvriers de France », Jean-Luc Chabanne, secrétaire général du COET-MOF, a eu l’occasion de promouvoir en préfecture du Puy-en-Velay, non seulement le concours mais aussi la voir de l’apprentissage qui permet de dénicher les futurs talents. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions…
Haute-Loire Infos : Pourquoi est-ce important de vous déplacer en Haute-Loire pour faire la promotion de ce concours ?
Jean-Luc Chabanne : Je crois que les talents aujourd’hui sont avant tout dans les territoires. Je pense que nous ne parlons pas suffisamment, à mon sens, de ces talents, parce que la majorité des candidats chez nous sont des ouvriers, des salariés, artisans, qui réalisent des œuvres tous les jours, mais dont on ne parle jamais.
Haute-Loire Infos : Qui participe au concours ?
Jean-Luc Chabanne : Si l’on se réfère au 25è concours, 50% de nos candidats étaient des salariés d’entreprises, plutôt issus de TPE et PME. On en a aussi qui étaient issus de grandes entreprises de luxe, de l’aéronautique, de l’automobile. Ensuite nous avons eu des artisans, et plus principalement dans les métiers du bâtiment, mais aussi de la métallurgie. Dans le domaine des services, ils étaient plutôt attachés à des grandes entreprises, ou de la restauration. On a eu des personnes qui avaient plus de 10 ans de métier, avec une moyenne d’âge de 38 ans.
Haute-Loire Infos : Les établissements professionnels jouent-ils bien le jeu ?
Jean-Luc Chabanne : Dans la dernière édition, nous avons occupé 90 établissements scolaires, CFA ou lycées techniques qui nous ont accueillis dans le cadre des épreuves. Je crois que l’on n’a pas suffisamment communiqué sur le territoire. Je crois que ce concours « Un des meilleurs ouvriers de France » retient l’attention parce que nous sommes à la Sorbonne, parce que nous rencontrons le président de la République, mais il faut que l’on rende davantage public les épreuves qualificatives, et les épreuves finales. Il s’est déroulé deux épreuves ici au Puy-en-Velay, de 2013 à 2015, et personne n’en a parlé, mais parce que nous même nous n’avons pas été foutu de faire notre boulot auprès des médias.
Haute-Loire Infos : Quel est votre regard sur l’apprentissage et à la formation apportée aux élèves ?
Jean-Luc Chabanne : Nous sommes relativement sensibles à l’encadrement de l’apprentissage. Nous on sensibilise aujourd’hui le Ministère du Travail, ainsi que les branches professionnelles à travailler sur un rapprochement avec les fins de carrière par exemple. Il ne s’agit pas de mettre les personnes âgées en formation, mais de se dire demain on a l’opportunité d’avoir des personnes qui a 40 ans, 45 ans, pour des raisons de pénibilité, ont peut-être besoin de revoir un peu leur parcours professionnel. On a tous les outils pour le faire, mais on a perdu un peu le bon sens là-dessus.
Haute-Loire Infos : Le concours est la meilleure des cartes de visite ?
Jean-Luc Chabanne : Oui. Aujourd’hui nous sommes les seuls à apporter un éclairage sur une population d’une moyenne d’âge de 38 ans, auprès de qui, avec un jury, nous évaluons et mettons en évidence les savoir-faire en situation professionnelle. Il n’y a pas d’équivalence. Je pense que nous avons une espèce d’exclusivité de porter à un moment donné un projecteur sur une population qui est très cachée. Quand on sait qu’il y deux meilleurs ouvriers de France qui ont bossé sur les freins rétro réacteurs à Airbus…On est dans l’innovation, mais ça ça n’intéresse pas ! On va plus s’intéresser à la vente des avions, mais comment ils sont fabriqués, et où sont les talents derrière, on en parle pas suffisamment !
Lors de la présentation du concours " Un des meilleurs ouvriers de France " en préfecture...