La Fédération du BTP de Haute-Loire a tenu son assemblée générale vendredi à la Chambre de Métiers, au Puy-en-Velay. L'occasion de faire le point sur la profession, et les dossiers d'actualité comme ceux concernant les vols sur les chantiers, ou la conccurence déloyale. Des sujets sur lesquels nous avons interrogé Catherine Gayte, la présidente de la Fédération départementale depuis décembre 2013, et qui est bien connue dans la profession, puisqu'elle travaille au sein de la société Gayte Etanchéité, du côté de Polignac...
Haute-Loire Infos : Vous êtes depuis quelques mois la présidente de
Catherine Gayte : C'est très plaisant, mais je pense qu'il faut tout de même avoir un peu d'ancienneté dans le bâtiment pour pouvoir le gérer correctement. Je suis amenée à rencontrer bon nombre de parlementaires à qui j'explique les soucis de la profession. Il faut être battant, et courageux au niveau professionnel, car ça demande pas mal de temps. Ce ne pas parce que l'on est une femme que l'on ne peut pas y arriver, je suis avant tout un être humain.
Haute-Loire Infos : Comment se porte le bâtiment en Haute-Loire ?
Catherine Gayte : C'est pas terrible ! Il y a de quoi à avoir les larmes aux yeux pour certains. On a un visuel d'à peine un mois devant nous. Certains n'ont même pas une semaine de boulot devant eux. Ca a l'air quand même de s'améliorer un petit peu. Les élections municipales avaient mis un frein, ca se relâche peut-être un peu maintenant. Le bâtiment fonctionne également beaucoup avec la météo, et là aussi ça va peut-être améliorer les choses. Entre 2012 et 2013, sur le secteur de Brioude et Langeac, il y a eu plus de 60 salariés en moins, ce qui a représenté une baisse de 9,36%.A l'est du département la perte a été un peu moins importante, -3,6%, ce qui est déjà pas mal.
Haute-Loire Infos : L’assemblée générale a permis de mettre l’accent sur le phénomène des vols sur les chantiers. Comment y faire face ?
Catherine Gayte : Il y a des entreprises qui essaient de se défendre là-dessus, mais c'est vrai que c'est le carnage en ce moment, au niveau des vols de pièces, de véhicules, ou de gazole. Le préfet nous a bien écouté, et nous avons signé une convention contre les vols sur les chantiers. Il va y avoir un " référent sécurité " nommé à la Fédération du bâtiment. Les chefs d'entreprises seront invités à le rencontrer avant d'attaquer un nouveau chantier, afin que les services de sécurité puissent intervenir sur le terrain, la nuit ou le week-end, durant la période des travaux.
Haute-Loire Infos : Autre phénomène inquiétant, la concurrence déloyale. Où en est-on sur ce dossier ?
Catherine Gayte : Il en existe toujours autant. J'ai rencontré à ce sujet les parlementaires, et notamment le député Jean-Pierre Vigier. Il s'agit de recruter les entreprises locales qui vivent sur le secteur, par respect pour elles, pour avoir le plaisir d'avoir un service après-vente réussi, car si vous faites venir des entreprises étrangères, elles ne seront pas là après votre coup de fil si vous avez un souci. La multiplication des contrôles sur les chantiers est quelque chose de réalisable. Nos relations avec la préfecture sont très saines, leurs services sont preneurs de nos idées pour améliorer notre travail au quotidien.
Haute-Loire Infos : Malgré tout cela, la profession a-t-elle un bel avenir. Quelle image faut-il lui donner aujourd’hui ?
Catherine Gayte : C'est un métier super bien, parce que vous commencez à un certain niveau, on vous demande toujours plus tous les jours. Vous ne faites que vous instruire durant toute votre carrière. Le bâtiement sort des normes pas possibles, des règlementations thermiques...C'est drôlement interessant, plutôt que d'être dans un bureau toute sa vie à traiter pleins de dossiers. C'est un métier d'avenir qui permet aux jeunes de ne pas s'ennuyer et d'aller dans des endroits différents tous les jours !