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29 janvier

La Chaise-Dieu et le Conseil général font le pari du développement par la culture…


Le Conseil général a décidé de jouer le grand jeu pour impulser une nouvelle dynamique touristique et économique  sur le secteur de la Chaise Dieu. Une fois l'ensemble des travaux terminés, le périmètre de l'ensemble abbatial sera deux à trois fois plus grand qu'actuellement. Au total ce sont quelques 18 millions d'euros qui seront injectés. Comme dans la plupart des projets culturels, un certain nombre de questions restent en suspend notamment sur les frais de fonctionnement. Comment le projet est-il perçu auprès des casadéens ? Comment va-t-on faire pour attirer plus de monde à la Chaise-Dieu ? Comment va-t-on faire vivre le projet ? Autant de questions que nous avons posé à Robert Flauraud, conseiller général du canton de la Chaise-Dieu

 

Haute-Loire Infos : Le Conseil Général a fait le pari d'un développement de la citée casadéenne par la culture avec d'importants investissements .Comment la population perçoit ce projet ?

 

Robert Flauraud : Depuis une vingtaine d’années on est très au fait de ce qui se passe à la Chaise-Dieu, on est un peu à l’origine de ce projet énorme. On a tellement galérer pendant de nombreuses années avec les différents maires pour entretenir les bâtiments avec les moyens dont on disposait. Ce fut un événement lorsque l’on a signé en 2007 le projet Etat-Région, avec l’engagement du Conseil général. Bien sûr les habitants ont toujours peur au niveau de la limitation des accès, de la disparition de certains parkings. Globalement, il n’ya pas d’autres solutions pour essayer de sauver l’ensemble abbatial de la Chaise-Dieu, et prévoir un plan de développement derrière. On a déjà fait un auditorium avec la Communauté de communes. A l’inauguration j’ai entendu certaines réflexions sur l’intérêt d’organiser trois concerts par an. Aujourd’hui il est utilisé pratiquement toutes les semaines, il y a du théâtre, du cinéma, de la musique. La suite continue dans ce sens, même si l’on a encore quelques interrogations sur le plan de circulation de visites, sur les zones ouvertes. Certaines d’entres elles seront payantes.

 

Haute-Loire Infos : comment la culture peut booster la fréquentation, et l’économie locale ?

 

Robert Flauraud : Depuis 40 ans, il y a le Festival de la Chaise-Dieu, mais bien sûr ça ne dure que 15 jours par an, 3 semaines tout au plus avec les installations. L’Académie de Musique va prendre un nouveau départ cette année, cela va permettre d’avoir des stages tous les mois, et tout au long de l’année. Le développement de la zone muséale et de l’histoire de la Chaise-Dieu va élargir la fréquentation des visiteurs. On a aussi un gros projet de médiathèque/musicothèque à côté de l’auditorium qui peut devenir à la fois un centre européen sur l’histoire de la Chaise-Dieu depuis le Moyen-âge. Il y a tout un ensemble d’atouts qui vont se juxtaposer pour permettre le développement de l’activité à la Chaise-Dieu.

 

Haute-Loire Infos : Le projet s’appuie bien entendu sur le Festival de la Chaise-Dieu mais cela sera-t-il suffisant pour fédérer autour ? 

 

Robert Flauraud : Le Festival nous a beaucoup aidé, c’est grâce à lui que nous avons pu obtenir le financement de l’ensemble des travaux prévus. Il a permit de faire connaître la Chaise-Dieu depuis longtemps, mais aujourd’hui on est limité par le nombre de places dans l’abbatiale. Il faut rappeler que le cœur des concerts du Festival, c’est l’abbatiale. On a un taux de remplissage assez énorme, et les concerts sont presque complets.

 

« Pour les frais de fonctionnement, on attend que les structures se mettent en place »…

 

Haute-Loire Infos : Qui va payer les frais de fonctionnement liés au projet, et comment va-t-on arriver à le faire vivre ?

 

Robert Flauraud : On y est en plein de dedans, car là aussi c’est une juxtaposition de différents éléments. On à déjà toute une formation musicale derrière l’Académie de Musique, mais il faudra travailler peut-être avec l’Ecole de musique, en collaboration avec les communautés de communes voisines. Il y a également tout le côté historique de la Chaise-Dieu, et le réseau des sites « casadéens ». On a obtenu cette année le label « Itinéraire culturel européen », et on est en train de travailler sur des échanges de produits historiques, de conférenciers, avec les sites français, espagnols, italiens, suisses, et bientôt belges. Pour les frais de fonctionnement, on attend que les structures se mettent en place.

 

On ne sait pas exactement quel va être le circuit des visites proposées. On se pose la question sur l’entrée libre de l’abbatiale. Actuellement on perçoit une entrée qui permet d’assurer l’emploi de deux salariés. Il faut absolument que ce soit maintenu, mais peut-être d’une autre façon. On ne connait pas encore l’organisation pure des zones payantes et des accès gratuits. Il y a la commune, la Communauté de communes qui sont impliqués. L’auditorium fonctionne actuellement avec la Communauté de communes. Je pense que cela va continuer avec la médiathèque/bibliothèque. Mais il y a la question du devenir des communautés de communes et des fusions envisagées, et du devenir des cantons. Sans avoir la langue de bois, je ne peux pas répondre actuellement sur les questions liées à l’organisation et la prise en charge des frais de gestion de ce projet.

 

« Je pense qu’il y a des sommes folles qui sont investies quelquefois dans des choses qui ne sont pas absolument indispensables »…

 

Haute-Loire Infos : 18 millions d’euros pour un tel projet, ce n’est pas un pari risqué notamment  en pleine période de crise ?

 

Robert Flauraud : Là-dessus on peut dire tout et le contraire ! On est allé dernièrement à Paris voir l’atelier de restauration des tapisseries de la Chaise-Dieu. Bien sûr l’avenir de l’Europe ne se joue pas sur ces tapisseries qui sont pourtant les plus belles d’Europe. Quelque fois on dit dans les milieux culturels qu’il n’y a aucun problème sur les budgets alloués aux routes. Il faut rappeler qu’un rond-point coûte plusieurs millions d’euros, on en voit un peu partout. Est-ce que c’est toujours justifié ? Que l’on mette beaucoup d’argent sur les routes c’est tout à fait normal, et on est les premiers à le dire sur le secteur de la Chaise-Dieu, mais je pense qu’il y a des sommes folles qui sont investies quelquefois dans des choses qui ne sont pas absolument indispensables.

 

 

 

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