Les membres de l'association des producteurs bio de Haute-Loire se sont réunis en assemblée générale, mardi, à Polignac. L'occasion de faire le point sur la production bio en Auvergne, et d'évoquer de quelle façon les producteurs bio peuvent être accompagnés dans leurs démarches, à l'heure où la demande explose au niveau des consommateurs, et où la Haute-Loire reste le 1er département bio de la région Auvergne avec 450 fermes bio. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Jean-Louis Cottier, le président de l'association...
Haute-Loire infos : Comment se porte la Haute-Loire au niveau de la production bio ?
Jean-Louis Cottier : La production agricole en bio a progressé de 26% en 2016 en Haute-Loire. Le nombre d'exploitations laitières a quasi doublé. Cette augmentation très forte s'est traduite par une demande très forte dans le secteur laitier au niveau des entreprises comme, entre autre, la Sodiaal ou Biolait pour la production de lait infantile pour la Chine où il y a une forte demande au niveau des produits de qualité.
Haute-Loire Infos : Comment explique t-on cet engouement des producteurs pour le bio ?
Jean-Louis Cottier : Il est lié à la demande de la société. Il y a une reconnaissance de ce mode d'agriculture. Il y a une forte demande des produits issus de l'agriculture biologique dans les magasins. Ca se ressent dans des magasins comme Biocoop ou La Vie claire, mais aussi des enseignes comme Leclerc qui va ouvrir 200 magasins en France. Carrefour va ouvrir aussi une enseigne 100% bio sur Lyon. Il y a une très forte demande des consommateurs, et à la suite des états généraux de l'alimentation il y a eu une prise de conscience très forte de ce qui est important dans l'alimentation, et la qualité des produits que l'on mange.
Haute-Loire Infos : Quelles sont les aides auxquelles ont droit les agriculteurs qui veulent faire du bio ?
Jean-Louis Cottier : L'agriculture biologique a été portée par les différents gouvernements, par l'intermédiaire de subventions, mais il y a à ce niveau là un désengagement que l'on regrette fort, et qui consiste à accompagner les exploitations qui ont déjà fait le choix de l'agriculture bio. Les primes au maintien ont été remises en cause. La réponse du gouvernement est que le marché doit apporter la plue value aux agriculteurs afin qu'ils vivent dignement de leur métier. On regrette quand même qu'il y ait une baisse de dynamique à ce niveau là. Ca a freiné un peu les conversions.
Haute-Loire Infos : Comment l'association peut accompagner les agriculteurs qui font du bio ?
Jean-Louis Cottier : L'association regroupe à peu près 140 agriculteurs bio sur les 400 que compte la Haute-Loire. Elle est là pour faire du lien entre les agriculteurs, organiser des formations, animer des groupes d'agriculteurs. On a trois techniciens qui sont là pour les accompagner. Il y a eu un projet de développement des céréales avec des variétés anciennes, à la demande l'entreprise Celnat qui commercialise des céréales bio, et qui est bien installée dans notre département. Il y a aussi des expérimentations qui sont faites, et on participe à la rédaction d'articles dans la publication La Luciole. On publie également une lettre d'information, et on informe les gens qui ont des projets d'installation. Il y a aussi des interventions dans les lycées agricoles, et on essaye d'accompagner toutes les conversions à travers des journées d'informations sur la bio, et proposer des diagnostics de conversion.