Odile Mattei, la présentatrice du magazine « Goûtez-Voir » sur France
Haute-Loire Infos : Jean-Pierre Vidal, que retenez-vous de cette virée en Corse ?
Jean-Pierre Vidal : Mon plus beau souvenir a été la visite de la châtaigneraie, et le concert d’I Muvrini dans une église, c’était poignant. Ce qui ne m'a pas laissé insensible c’est
Haute-Loire Infos : Les Toques d’Auvergne font leur show, en cette fin d’année au Puy-en-Velay, également durant la prochaine Foire-Expo Velay Auvergne. Peut-on en savoir plus ?
Jean-Pierre Vidal : C’est surtout un travail des toques de Haute-Loire pour cette fin d’année. Quelques jours avant Noël, des démonstrations culinaires vont être réalisées en public, des ateliers de cuisine vont être proposés sous chapiteau, en collaboration avec les commerçants du Puy-en-Velay, des cours vont être dispensés avec les scolaires, on va travailler les produits de saison avec François Gagnaire, et on va donner des conseils pour décorer les assiettes de fête, on va donner quelques astuces pour que les gens passent plus de temps à table qu’en cuisine. Pour
Haute-Loire Infos : Vous laissez votre tablier de Président des Toques d'Auvergne, comment avez-vous vécu cette expérience, et quel conseils donnez-vous à votre successeur ?
Jean-Pierre Vidal : Mon successeur sera de la même trempe que moi, ça devrait être le cantalien Bernard Puech, mais je resterai toujours au bureau, je serai vice-président ou président du vice ! Le fil conducteur autour des produits et de la bonne cuisine, la simplicité et l’humilité autour de tout cela, c’est ce que l’on veut privilégier à l'avenir, on est avant tout des cuisiniers et on est là pour faire manger des gens, on est des aubergistes, on veut offrir de la convivialité, de la jovialité et de la chaleur humaine autour de la cuisine.
Haute-Loire Infos : L’emploi des jeunes dans l’hôtellerie-restauration reste une véritable préoccupation aujourd’hui. Entre compréhension et colère, où vous situez-vous ?
Jean-Pierre Vidal : Je pense que les jeunes ont de plus en plus du mal à se faire mal, on le voit aussi dans le sport et dans beaucoup d’autres choses, j’ai beaucoup d’échecs au niveau de l’apprentissage, des jeunes viennent et font trois jours, après ils sont vraiment fatigués, on a du mal à comprendre. Je leur explique que la cuisine c’est comme tous les sports, c’est un entraînement, et là ou je suis le plus déçu c’est qu’ils ne forcent pas l’entraînement, ils sont dégoûtés au bout de trois jours ! Quand vous faites du vélo, quand vous arrêtez pendant deux ou trois mois, voir un an, et que vous reprenez, ça fait mal, il faut passer ce cap ! C’est un problème de société général, dans les hôpitaux c’est encore les anciens qui font les gardes des week-ends, les jeunes ont du mal à prendre leurs responsabilités et ils ont beaucoup de mal à se projeter dans l’avenir, c’est dommage parce que l’on a l’impression qu’ils sont découragés avant d’attaquer ! Je crois que l’humain est en train de disparaître avec internet, tous ces jeux vidéos, on devient de plus en plus individualistes, rien que de cuisiner, rien que de travailler c’est déjà s’ouvrir aux autres.